may the angels — ninìelle

Un mètre soixante huit, cinquante kilos.
Ninìelle c'est le gabarit plume, le port de tête altier pour compenser l'inexactitude de ses mensurations décharnées. Une apparence gouvernée par le doute, la peur de ne pas être à la hauteur. Compenser l'absence de carrure avec un corps fuselé par les entraînements. Vouloir s'imposer en exposant une posture militarisée, rigoureuse. Ninìelle veut faire oublier la douceur de ses traits, de ses yeux bleus lumineux, de sa chevelure blé. C'est l'envie de contredire, de faire taire sur le fait qu'elle n'a pas la tête de l'emploi qui la gouverne. Ce choix il se sent dans sa manière de se mouvoir, de tirer avec rigidité ses cheveux en arrière. Mais Ninìelle est une enfant sauvage. Au petit matin, elle arrive tirée à quatre épingles pour repartir les habits déchirés et échevelée à la fin de journée. C'est ainsi qu'elle ne porte ni ne possède quoique soit de précieux. Aucun bijoux ne la pare et jamais ne serait-elle capable d'oser en porter de peur de les ruiner.

Débonnaire, Amer, Mauvaise Perdante, Émotivité qu'elle tente d'étouffer, Se sait profondément immature, Réactive, Possède un instinct coupant, Insolente, Courageuse dans les actes mais pas dans les émotions.

Ninìelle,
la petite fiancée des macchabée. Qui ne cesse de se débattre au grès des caprices des autres, car tu es une acharnée, une demandeuse de défis dont l’appétit ne se tait jamais. Esprit iridescent pour corps décharné, te voilà dorénavant tutrice de ta propre destruction, protectrice d'une ville que tu aimerais parfois voir tomber. Et Ninìelle, tu te tempères, te modère pour éviter de tout gâcher. Car si la discipline t’as formatée, tu restes un esprit inachevé, une âme immature à souhait.

On te considère maternelle, car l’on retrouve en toi une bienveillance pudiquement exprimée, étriquée par la jeunesse que tu incarnes. Il y a une retenue dans ta manière de remercier, de rire avec gravité. Mais la vérité au creux de tes œillades rassurantes et amusées dépeint avec ironie ta réalité. Tu ne sortiras jamais, ne connaîtra jamais l'extérieur et si le sujet n’aurait pas dû effleurer tes jeunes années, la soudaine impossibilité a su te marquer, creuser un manque qui n’aurait dû exister.

Libérée de tes rêves piétinés, tu as su te perdre immédiatement et efficacement dans ce qu’il te restait. Et à y repenser, tu détestes la prétentieuse que tu étais, qui pensait tout posséder. Ignorante, amusée par la facilité, tu aurais pourtant désiré faire parti de ces enfants gâtés, même le temps de quelques étés. Car des séquelles que tu as gardé de ta fierté arrachée demeure ce sentiment d’incapacité, d’impossibilité. Avec eux sont parti la sensation d'empathie, la proportion à accomplir, à se lier. Toi, tu te voulais aventurier. Pas à regarder par-dessus des murailles ankylosées.  

À te croire trop aimante, trop patiente, l’on oublie ta proportion à annihiler. À frapper des trachées, à défaire des nerfs. Tu ne veux garder auprès de toi que ceux capable de supporter la réalité, de sentir l’odeur de la chaire brûlée et de garder imprimé dans leur rétine toutes les atrocités. Car même avec un genoux à terre, tu iras leur tendre ta main de fer avec ton regard bienveillant en écrin.

Si le sentiment que ta vocation t’as douloureusement volée tu ne peux dire que celle-ci n’a jamais rien su t’apporter. Respectueuse de l’institution, tu y déverses pourtant des sous-entendus cinglants. Des regards comme des nœuds coulants autour des nuques de ceux que tu considères délinquants plutôt que héros.

Derrière ta nonchalance grave et l’expression pudique de tes sentiments, tu as développé un cabinet de curiosités, une petite boîte des horreurs dans laquelle tu y ranges tes faiblesses et ta laideur. Tout ce qui n’est plus supportable à ton œil est rangé dans l’espoir d’être occulté. Car la confiance que tu as logée dans les mains d’autrui ne doit pas souffrir de ta propre défiance. Œillères portées avec indifférence, tu noies dorénavant tes propres questionnements dans la fumée des tabatières.

informations minimales à donner : les points importants de la vie du personnage, que ce soit sous forme de points ou rédigé en paragraphes.

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