AZUR ▬ Perfection isn't good enough.♕

Dans un coin de ton palais des merveilles, qui ressemble davantage à une étroite caverne d'Ali Baba où sont entassées créations inachevées et papiers froissés sur lesquels tu notes toutes tes idées, tu as installé un miroir plein pied afin de t'admirer tous les jours, sous toutes les coutures. Alors chaque matin tu te lèves, tu enjambes les chapeaux, les écharpes, les breloques en tous genres qui jonchent le sol et tu te poses devant ton miroir.
Tu adores ton reflet.
Tu pourrais te regarder toute la journée.

Tu es obligé de te mettre à une certaine distance pour pouvoir apparaître entièrement dans le cadre du miroir car tu es bien plus grand que la plupart des hommes que tu as rencontrés avec ton mètre quatre vingt quinze. Heureusement, ta musculature athlétique te donne un peu de corpulence et d'harmonie. Tu entretiens ce corps, tout comme ton esprit.
« Un esprit sain dans un corps sain », ça prend tout son sens, n'est-ce pas ?
Tu fais en sorte de faire de l'exercice tous les jours afin de développer tes muscles, mais, selon toi, un corps trop puissant peut devenir disgracieux alors tu veilles à garder un certain équilibre esthétique.

Chaque matin, tu t'apprêtes avant d'ouvrir ta boutique ou de rencontrer le monde extérieur. Hors de question de sortir en étant mal peigné.
Ainsi, après avoir bu un café, tu démêles ton immense chevelure immaculée, symbole réel de ta beauté à tes yeux, ce pourquoi tu l'entretiens si ardemment. Selon le temps que tu as à ta disposition, tu te maquilles. Ce n'est pas quelque chose que tu fais  spécialement pour les autres, mais simplement car tu trouves ça ravissant, tu aimes exprimer ton côté artistique. Alors tu mets un peu de fard au-dessus de tes yeux ambrés, tu esquisses un croissant de lune sur ton front, symbole de ton pic de créativité nocturne et tu rajoutes un peu de couleurs sur tes joues, ces traits te rendent un peu mystérieux, les gens se demandent pourquoi tu fais cela et toi, ça t'amuses. Ainsi, tu fais en sorte que les gens qui te rencontrent ne t'oublies pas, c'est aussi ça, le business. Parfois, aussi, tu attaches des boucles à tes petites oreilles pointues.
Pointues ? Oui, c'est étrange, tu ne sais pas de qui ça vient ça. Pas de tes parents, mais sûrement d'une lignée plus ancienne.

Tu as globalement une allure sportive mais raffinée. La force associée à la grâce. L'un n'est pas opposé à l'autre après tout et c'est également ce que tu démontres dans ton style vestimentaire. Tu n'opposes rien, tu associes. Ta tenue préférée est un kimono confectionné par tes soins associé à des pièces que tu as récupéré sur des armures. D'ailleurs, tu as toujours une arme sur toi, au cas où. Es-tu paranoïaque?
En tout cas, tu mélanges les genres, les styles, pour créer le tiens. Tu fais en sorte de sortir du lot, d'être unique pour qu'on ne voit que toi.

Tu es sévère avec ton assistante. Tu sais pourtant qu'elle fait ce qu'elle peut et que ce n'est pas de sa faute si elle n'est pas aussi époustouflante que toi, car personne ne peut l'être, mais après tout, si tu es aussi dur avec elle, c'est pour son bien non ?
Non.
C'est vrai, c'est simplement par méchanceté, et alors ? Tu la paies, donc, la moindre des choses, c'est qu'elle subisse tes humeurs.

De prime abord, les gens trouvent que tu es quelqu'un de froid, et bien, ils ont raison. On ne peut pas te qualifier de chaleureux, ni même d'amical. Tu vis pour ton travail, pour ton art et le reste, c'est en supplément.
Tu es condescendant, narcissique, égocentrique.
Attends, ce n'est pas flatteur tout ça...
Et bien, ils n'ont qu'à faire avec, c'est le prix à payer pour bénéficier de ton génie.
As-tu besoin de préciser ton désir de gloire et de reconnaissance universelle ? Je crois que le message était déjà bien passé.

Le travail prend une place considérable dans ta vie. Enfin, pas vraiment. Il y a le travail à la boutique, une vraie corvée. Accueillir les clients, les complimenter faussement, mesurer des tours de taille et écouter des histoires barbantes de coucheries, de politique et d'alchimie. Ennui, lassitude, désespoir. Tu délègues cette part fastidieuse de ton activité autant que possible à ton assistante mais les clients ont besoin de voir le Maître de Maison, le GRAND, le MERVEILLEUX AZUR.
A côté de ce labeur, il y a un réel plaisir : la couture.
Tu dessines les plans de tes créations, tu achètes les tissus, tu découpes, tu couds et tu crées.
Partir de rien pour façonner le beau, c'est ce qui t'inspires et t'animes.

Tu apprécies les belles choses, le luxe, la beauté. Les corps, également. Tu sais reconnaître la beauté physique de quelqu'un et tu sais l'apprécier. Tu t'adonnes aux plaisirs charnels, tant qu'ils ne te détournent pas de ton but principal.
L'amour est une faiblesse.
Ca distrait, ça embrouille l'esprit et ça détourne des choses importantes de la vie. Tu luttes contre cette infamie et tu pries chaque jour pour ne pas éprouver de sentiments pour qui que ce soit… à part toi.

Mais toute cette ambition, tout ce désir ardent de réussite a son revers. Tu es également très anxieux à cause de la pression que tu te mets à toi-même et que tu penses que les autres te mettent. Tu crois que le monde entier compte sur toi pour être la révélation artistique du siècle alors chaque jour peut être TON jour, celui qui te sacrera enfin. Ainsi, tu as développé des tics, et des tocs. Tu te ronges les ongles, tu tapotes tes doigts sur toute surface plane à ta disposition, tu vérifies toujours que les portes sont bien fermées et tu te regardes le plus souvent possible dans un miroir, ou à chaque fois que tu en as un à ta disposition, pour être sûr d'être toujours le plus agréable possible aux yeux de tous et de toutes.

Sous ton air austère se cache pourtant un homme taquin, joueur. Tu es piquant avec les autres car cela t'amuses, ça te distrait. Tu aimes voir les réactions humaines, les contempler et essayer de les comprendre. Tu joues, tu testes, tu cherches les limites. Tu ne sais jamais où les mettre, les limites. Il faut toujours qu'on te les impose. Tu es sans-gêne, sans tabou, tu poses des questions parfois déplacées sans même t'en rendre compte. Pourtant, ça ne t'empêche pas d'être extrêmement susceptible. Tu ne conseilles à personne d'oser critiquer ton physique ou ton art.

✦ tu es né dans une famille modeste. tu ne peux pas dire que tu as manqué d'amour, de protection ni de chaleur mais ce n'est pas ce que tu recherchais. tu n'as plus de contact avec cette famille dont tu étais l'enfant unique. tu n'as pas souhaité en avoir. ces gens, tes parents, ne te comprenaient pas. ils étaient bien trop terre à terre et raisonnables à tes yeux. aucune magie, aucune fantaisie dans leur vie. leur travail de commerçants alimentaires leur suffisaient et pour eux, un dur labeur était celui de la terre. ils ne connaissaient rien à l'art, à la beauté. tu ne pouvais pas rester avec ces gens-là, tu avais le sentiment de devoir t'extirper de cette appartenance familiale pour pouvoir te réaliser et te construire comme un individu à part entière, libre d'être ce qu'il souhaite et de faire ce qu'il veut de sa vie.