the world is made of trust and pixie dust ─ orphelia (uc)

Si Orphelia est petite de taille et qu'il est plutôt aisé de la perdre dans la foule, elle n'en reste pas moins capable de se démarquer à sa façon. Autour d'elle semble graviter une aura colorée, la nimbant de douceur et de sincérité et incitant le plus souvent son entourage à la confiance. Mais Orphelia s'illumine vraiment au moment où, sans doute, elle sourit ─un sourire franc et sans retenu, dans lequel semble capturé en un instant tout l'émerveillement du monde. Ses yeux sont d'un marron chaleureux, se faisant miel ou ébène en fonction de la lumière qui joue dans ses pupilles, mais souvent pétillants de curiosité ou de complicité. Frêle et de nature fragile, comme le témoigne sa peau parfois anormalement pâle, elle ne ferait guère le poids contre qui que ce soit si elle venait à devoir se battre... Heureusement, là n'est pas où réside sa force ! Dotée d'un charme discret mais enjoué, ses cheveux d'un étonnant bleu pastel qui tournent parfois au violet trônent en couronne tressée d'astéries blanches autour de sa tête, malheureux contrecoup d'un accident d'instillation lors de sa première année à l'Académie. A la base simplement châtains, elle s'est faite à ce changement involontaire tant et si bien qu'elle a décidé de le garder.  

Maladive maladroite, il n'est pas rare de voir ses doigts couverts de pansements de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.  

Enjouée ─ curieuse ─ parfois contemplative ─ sensible ─ passionnée ─ maladroite ─ intuitive ─ protectrice ─ patiente ─ appliquée ─ sincère ─ un peu trop crédule ─ manque de pragmatisme ─ loyale à l'excès ─ facilement dans l'abnégation ─ dans son monde ─ chaleureuse ─ fuit le conflit.

Orphelia est semblable à une tasse de tisane au tilleul ─elle rassure, console, apporte douceur et chaleur réconfortante aux soirs les plus solitaires. Seule habitante de son monde merveilleux où la tristesse en a depuis longtemps été bannie, elle essaye d'instiller un peu de son univers pastel à ses proches. Leurs sourires est indéniablement sa plus grande récompense. Curieuse et passionnée, sa vie tourne autour d'une petite serre qu'elle cultive depuis de nombreuses années désormais. Elle prend soin de chaque plante, chaque graine, chaque feuille avec le soin minutieux d'une mère attentive. Le tableau coloré de ce jardin aux mille merveilles est un témoin indéniable de la sensibilité parfois secrète de sa propriétaire, qui n'en est jamais bien loin trop longtemps. Peut-être cache-t-il à certains endroits quelques ronces habillement rehaussées de tulipes et de bleuets, mais nul n'en a encore fait la découverte. Peut-être même que certains discerneront une certaine détresse dans le zèle qu'elle place dans cet univers de senteurs suaves et de couleurs brillantes, mais personne n'a encore eu le cœur à creuser le sujet.  

Alchimiste impliquée, elle remplace une aptitude innée inexistante par un travail appliqué et de longues heures à la lueur d'une lampe magique à potasser quelques schémas compliqués. Elle veut se montrer à la hauteur des attentes qui pèsent sur ses frêles épaules, délaissant parfois sa santé pour ce faire ─mais jamais son jardin.  

De sa mère, Orphelia se souvient de l'odeur riche et fleurie des astéries violettes. Elle se souvient de la couleur miel de ses yeux, de sa peau cotonneuse et de sa voix murmurante.  De son père, Orphelia se souvient d'un sentiment froid et encombrant. Des deux, elle ne se souvient ni du nom ni du visage. Ne sachant que faire de cette mémoire vacillante à la fragrance mélancolique et au goût salé, elle décida de l'enterrer sous des pensées blanches au cœur de son jardin, bien des années plus tard.

Les années qui suivirent son abandon au refuge des Chambres d'Ovaline furent ponctuées de moments joyeux et de rencontres précieuses. Si elle se souvient de sa solitude première et de la tristesse de se sentir déracinée, symbolisées par un plant d'if, elle orna bien vite ses pieds de fleurs des champs, une à l'image de chaque enfant de l'institution, créant un tableau merveilleux aux couleurs innombrables. La toute première d'entre elle, d'ailleurs, est un beau cosmos bleu qu'elle dédie à Leif, un ami cher à son cœur depuis sa plus tendre enfance. C'est la première fleur qu'il lui offrit, au fil de ses pérégrinations. A ses côtés fleurissent coquelicots, pâquerettes et crocus, dans un bel ensemble coloré. Si on observe attentivement, on peut repérer le petit arbuste de chèvrefeuille entourant de ses lianes réconfortantes les autres fleurs. Si vous lui posez la question, Orphelia vous répondra avec un sourire lumineux qu'il symbolise son ami-presque-grand-frère Fenrys, avec qui elle garde aujourd'hui toujours un bon contact, malgré leurs différentes occupations.

En continuant une promenade au fil des petits chemins qui ponctuent le jardin désormais bien occupé, on pourra remarquer un assemblement d'iris et d'hortensias, alignées avec une précision mathématique. Sa nouvelle famille. Elle quitta le refuge aux recoins chaleureux et aux petites mains fidèles pour rejoindre une grande maison aux couloirs froids et silencieux. Les genoux terreux des mille aventures passées laissèrent place aux robes lissées en tissu soyeux, aux toilettes complexes et aux restrictions strictes. Les nouveaux parents d'Orphelia, les Aryn, étaient fortunés, puissants et terriblement désespérés. Ne pouvant concevoir par leurs propres moyens, leur choix s'arrêta sur l'adolescente au sourire ensoleillé et aux yeux pétillants de vie. Elle était la totale opposée de leur monde tissé d’étoffes glacées et impersonnelles. Alors Orphelia tenta d'y amener un peu de chaleur ─et eux tentèrent de ne pas trop altérer son essence. Ils l'appelèrent Eolie, mais ne parvinrent à la convaincre d'abandonner son ancienne identité.

Ses affaires consistèrent en peu de choses, et la grande majorité de ses valises fut accablée de graines en tout genre. Sa mère adoptive, fascinée par sa passion pour les plantes, lui offrit l'accès aux jardins familiaux, l'encourageant à se les approprier. Souvenirs et expériences passées y fleurissent encore en harmonie.