from a flow'ry bed to the clouds ascend (mina)

un mètre soixante-dix-neuf. soixante-seize kilogrammes. chevelure autrefois d'un noir d'encre, devenue blanche des suites d'une expérience ayant échouée durant sa seconde année à l'académie. silhouette d'apparence délicate, au maniérisme élégant. teint pâle. épiderme parsemé de grains de beauté. formes généreuses, aidées par une tendance à la gourmandise & des rondeurs enfantines n'ayant pas totalement disparues. prunelles vert pâle. une certaine affection pour les robes longues, les chemisiers légers et les bustiers brodés ; porte toujours un tablier, qu'elle soit à l'atelier ou non, parce qu'avoir des poches en extra, c'est toujours très pratique. aime être jolie, le rose sur les joues et le bout des lèvres, ses cils devenus blancs, presque diaphanes, maquillés de noir afin de rendre son regard d'autant plus perçant. un parfum de lilas et de fruits rouges, une note citronnée.

sensible. bornée. minutieuse. patiente. assidue. fière. pragmatique. se montrer parfois un peu trop négative. plus aussi ambitieuse qu'avant son entrée à l'académie. accepte un peu trop facilement sa situation actuelle. se sent malgré tout piégée, ainsi que découragée. fuit le conflit et les confrontations. pas passive pour autant, cependant. sociable. charmante. sentimentale. vive d'esprit. coquette. a passé trop de temps à sacrifier sa propre personne au profit d'autrui, et a parfois du mal à vraiment s'imposer. (trop) loyale. semble souvent perdue dans ses pensées ; nullement distraite cependant. semble plus fragile qu'elle ne l'est réellement.

- il y a beaucoup de faux-semblants qui l'entourent ; nombre de personnes dans son entourage l'imaginent prétentieuse à cause de sa position, et du favoritisme (perçu) dont la propriétaire de l'atelier semble faire montre à son égard. la vérité est, comme très souvent, bien plus trouble que ça, et si les choses qui se disent dans son dos blessent, Hermina n'a pas le courage de confronter les commères – autant de par son inconfort face aux conflits que sa crainte de perdre tout ce qu'elle a travaillé pour avoir jusque là.
- ainsi, il est facile de l'assumer passive et n'ayant que peu de personnalité, d'autant qu'en dehors de l'atelier, elle n'a qu'une minuscule réputation ; en effet, aucune de ses pièces ne sont signées de son nom, d'après le contrat signé de sa main il y a maintenant presque quinze ans. face à Madame Ilmeria, elle courbe l'échine et se montre obéissante, offre son meilleur travail et plus beau sourire sans broncher, tout en rêvant d'un peu plus de liberté.

NAISSANCE — Née un jour de septembre particulièrement banal, elle est la fille unique de Dulcinea Kirschstein, une des plus fameuses courtisanes du Mellago, la maison close de Khemeia. Son père est, encore aujourd'hui, un mystère qu'elle ne semble pas encline à élucider, sa propre mère n'ayant jamais été désireuse de partager le moindre détail à son sujet – qu'importe, après tout. Autant le dire, elle grandit loin du besoin, bénéficiant de la popularité confortable de sa génitrice dès son plus jeune âge : une maison charmante dans un des quartiers les plus tranquille d'Anthé et tout ce qu'elle pouvait désirer. Une enfance somme toute sans la moindre vagues, faites de rêves et de jeux, et surtout d'insouciance.

ENFANCE — Enfant discrète mais surement pas sage et toujours en quête de nouvelles aventures, elle donna sans aucun doutes nombres de cheveux blancs à sa mère. Entre les escapades dans les hauteurs de la ville et de nombreuses tentatives échouées d'en franchir ses limites, rien ne semble réellement lui suffir, toujours à la recherche de quelque chose de nouveau. Et elle est bien loin d'être seule à fomenter plans farfelus pour échapper à la vigilance des membres de l'ordre tout autant que ses gardiennes, oh non. Il y a Gareth, un voisin de quelques maisons plus loin, avec qui elle découvrit partager un anniversaire alors qu'elle tentait d'échapper au sien et tous ces invités ennuyeux. Un jeune garçon tout aussi enclin qu'elle a rendre la vie difficile aux adultes les entourant, et qui plus d'une fois fit jouer des poings alors qu'on se moquait de son absence de père. Une amitié d'enfants bâtie sur les bêtises et des caractères diamétralement opposés, mais aussi une complicité que rien ne semble pouvoir briser.

ADOLESCENCE — Si quelques années de plus semblent l'avoir assagie, d'autres choses, au contraire, ne changent pas. Toujours aussi rêveuse et pleine d'ambitions à la hauteur des grands de ce monde – l'alchimie –, sans oublier cette amitié farfelue qui perdure, une constante solide au milieu d'une période de la vie souvent floue et pleine de confusion, mais aussi de changement. Et changement il y eu, quoi que nullement celui auquel elle s'attendait. Il s'agissait d'un jour comme un autre, sur le chemin du retour après quelques courses au grand marché. Elle l'avait aperçue de loin, cette grande dame dans sa tenue pourpre, canne à la main ; son regard avait croisé le sien, elle lui avait parlé. Des mots séduisants, des promesse qui, pour une enfant d'à peine quatorze ans, sonnaient comme un rêve sur le point de se réaliser. C'était Madame Ilmeria, propriétaire d'un des plus grands ateliers de synthèse d'Anthé et alchimiste de renom. Et elle avait une offre pour elle, une offre qui semblait presque être trop belle pour être vraie : devenir son sponsor à l'Académie d'alchimie, parce qu'elle lui présentait un grand potentiel. La chance d'une vie, une opportunité étourdissante pour la jeune fille rêveuse qu'elle était encore à l'époque.

DÉPART — Le plus difficile fut de convaincre sa mère. Rien cependant que quelques mots bien choisis de la part de ce mécène impromptu ne surent résoudre, loin de là. Si Dulcinea était bien plus terre-à-terre que sa progéniture, elle n'était pas dupe : ce genre d'offre ne se reproduirait probablement pas. Ca et une autre vérité qu'elle ne comptait pas révéler, et qui explquait probablement son soudain intérêt, pour le meilleur comme le pire. Alors elle s'en était allée, quelques semaines plus tard, promettant d'écrire, surtout à Gareth. La réalisation n'avait pas encore fait sa place dans son esprit, encore trop excitée pour être redescendu à l'étage de la réalité. Accueillie dans un premier temps dans la résidence de Madame à Oothé, le temps d'atteindre sa quinzième année, elle découvrait un tout nouveau monde, un univers si différent du sien. Tant de choses à apprendre avant de mettre les pieds à l'Académie, tant d'attentes pesant soudainement sur ses épaules. Il ne faudrait que quelques moins loin de sa mère, loin de ce qui avait fait son quotidien depuis si longtemps pour commencer à réaliser, toucher du bout des doigts l'ampleur de sa décision. Ca n'était, après tout, pas l'altruisme qui avait poussé l'alchimiste à vouloir la prendre sous son aile, loin de là.

ACADÉMIE — Initialement un pari risqué, même si son instinct n'est pas la seule chose l'ayant poussée à choisir Hermina parmi tant d'autres enfants prometteurs, c'est là que tout allait se jouer. Et bien heureusement pour elle, il suemblait que l'enfant possédait bel et bien le talent attendu. De quoi conforter l'une dans son choix et l'autre dans ses rêves d'alchimie et de réussite, probablement un peu trop innocente. Une naïveté cependant doucement égrainée au fil des années passées entre les murs de l'Académie. Bons résultats et bonnes relations avec ses professeurs et collègues, mais aussi un sentiment de vide grandissant. Une solitude qui s'attachait un peu trop solidement à elle, chaque fois qu'elle quittait la salle commune pour sa chambre, fixant la pile de lettres qui ne seraient jamais envoyées. Au début, sa promesse avait été tenue, et des missives étaient régulièrement envoyées à son très cher ami, relatant les changements dans sa vie de tous les jours. Puis elles avaient commencé à s'espacer un peu plus, consummée par ses études, sans cependant cesser. Jusqu'à ce que les réponses se fassent plus rares, et de moins en moins intéressées. Jusqu'à, un jour, disparaître complètement. Était-ce sa propre faute? Lui en voulait-il d'être partie, l'abandonnant égoistement? Une question qui la consummait jusqu'aux petites heures du matin, jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus. Il lui fallait tourner la page, et c'est ce qu'ill fit, remisant toutes ces lettres à peine terminées, et les oubliant pour de bon. Elle avait mieux à faire, à présent.

ATELIER — D'enfant trop rêveuse, elle est passée à adulte terre-à-terre mais n'ayant pas perdu de vue ses ambitions fantasques pour autant, loin de là. Hermina n'est plus naïve qu'autrefois, ayant du faire face à la réalité de son contract avec Madame Ilmeria avant même de quitter l'Académie — une promotion avec tous les honneurs et un parcours tout tracé. Un contract aux allures de pacte avec le diable, sournoisement vendu comme une opportunité unique. Des études payées, contre quinze années de son travail, sans crédit ni signature à son nom. Voilà ce qu'elle avait accepté sans s'en rendre compte, trop jeune encore à l'époque. Une dette impossible à rembourser. Alors, elle s'y plie silencisement, fuyant le conflit comme la peste, attendant le jour où ses créations pourront enfin porter son nom, où elle pourra enfin bâtir sa propre renommée. Elle attend, sagement, l'air souvent ailleurs mais toujours les pieds sur terre, affûtant ses talents et faisant le bonheur de toujours plus de clients, une commande après l'autre. Oh, elle est loin de désespérer, persuadée qu'elle s'en sortira quoi qu'il arrive, et surement pas prête à tout abandonné après avoir travaillé si durement pour arriver là – un jour, tout cela paiera, elle en est persuadée.